Bélus au cœur du pays d’Orthe ! ( Partie 1 )

Vue du clocher sud-ouest
Bélus, le "toit du pays d’Orthe" domine en effet depuis son clocher toute la plaine des Gaves et étale vers le Nord un vaste plateau vallonné dont les paysages laissent l’imagination vagabonder.
Mais qu’en est-il de l’histoire de Bélus ?
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 illl. Jean-Louis Miallet

Richard Bavoillot-Laussade nous livre une très intéressante approche de l’étymologie du nom Bélus que l’on s’accorde à évoquer la lumière.

"Tout indique que Bélus tire son nom, comme Belin (Landes) ou Château-Belin (Bourbonnais) et bien d'autres lieux-dits, du dieu celtique Bel/Beli(us) / Belin(us) / Belenos, dieu de la lumière (dieu de l'année solaire, dispensateur de la lumière /lux) identifié à Apollon, dont la parèdre féminine Belili/ Belissama (qui a donné Mélissende) préside au culte des sources et à la lumière lunaire (surnommée la belle blanche comme Isthar !). Ils sont tous les deux "spécialisés" dans la "médecine". Bel est bien entendu étroitement associé à la déesse-ourse Artio / Orthia, patronne du monde sauvage et des forêts. Ce n'est peut-être pas un hasard si existait dans Bélus un site de première importance historique dénommé Luc car ce nom "roman" ne dérive pas obligatoirement de lucus signifiant bois sacré. Lux / lucis signifiait lumière du soleil. Primo luci, l'aube…"

Nous reviendrons plus tard sur l’histoire de ce lieu.

Des prémices de Bélus, on peut se fier à l’établissement de Garsie Arnaud dans la vicomté d’Orthe vers 1040 où le village est du nombre des onze "paroisses" (au sens administratif de l’Antiquité romaine) avec Orthevielle, Igaas, Lanne (Port-de-Lanne), St-Etienne (St-Etienne-d'Orthe), St-Léon (St-Lon-les-Mines), Pey, Orist (dont la seigneurie s'étendait sur Josse), Siest, Cazordite et La Caignote (Cagnotte). Peut-être est-ce déjà à cette époque que le peuplement se retrouve établi en 4 "vics" ou "bics" héritiers de l’antique Vicus. On est tenté de supposer une existence plus ancienne, suggérée par la voie de crête antique qui mène de Pouillon, porte occidentale de la Chalosse à Rasport sur l’Adour et rejoindre ainsi la voie antique qui allait de Lescar (Beneharnum) à Bayonne (Lapurdum). Rasport, à Saint-Etienne, était donc un port défendu par un ouvrage fortifié édifié au milieu des marécages : le Castéra de Paureille.

Bélus n’est donc ce village perdu au fond du bois d’Orthe comme nous avons trop tendance à l’imaginer, mais bien une étape sur une voie antique, doublée d’un vaste espace de rassemblement des troupeaux sur une voie de transhumance qui va des Pyrénées aux landes du nord de l’Adour.

Cette vaste plaine ou "lande de Bosset" est aussi un haut lieu stratégique où se tiennent les cours générales d’Orthe qui rassemblent très tôt les Orthois pour débattre des affaires du pays, cours générales peut-être héritières des "plaids" francs et carolingiens qui ont pu les précéder. Des rassemblements qui existeront sans doute jusqu’au XVIème siècle et dont nous avons mention au XIVème siècle :

Le 7 juillet 1346, Mosseignour lo Viscompte fasen et tien court generalle, une de le tres de lan, au loc aperat a Bosset en la paropie de Belus, requeren les gens de la Terre Dorte (Monseigneur le vicomte Arnaud-Raimond IV fait et tient cour générale, l’un des trois de l’année, au lieu appelé Bosset en la paroisse de Bélus et y convie les gens de la terre d’Orthe).

C’est aussi l’époque de la "Transaction" qui s’opère entre le vicomte Arnaud-Raimond, les seigneurs et les paroisses pour répartir les terres, permettant l’installation de nouveaux habitants ou de cadets des maisons existantes, réalisant ainsi une importante croissance démographique.

Une seconde mention atteste la tenue d’une cour générale "particulière" le 12 novembre 1498 où les syndics de Cauneille et Œyregave viennent remettre un don à Pierre d’Aspremont, vicomte d’Orthe (sans doute parce que celui-ci s’engage auprès du roi de France dans la première campagne d’Italie).

 

A suivre….

                                                                       Maïté Labeyriotte   

                                                                       Centre culturel du Pays d’Orthe